▲ sky is womb she's the moon.

CAPSDAILY ON TUMBLR

« Si c'est une blague, je ne la trouve pas de très bon goût. » Sur la défensive, les poings enfoncés dans les poches de son jean troué aux genoux, la jeune femme s'écarta pour laisser la voie libre à un passant avant de reporter son regard sur l'homme qui lui faisait face. Il avait toujours la main tendue vers elle, un bout de carton entre les doigts, attendant qu'elle décide de s'en saisir. Mais Maddie était bien trop occupée à regarder autour d'elle pour y prêter attention. Son regard cherchait une caméra, ou l'un de ses amis, parce qu'elle avait sincèrement l'impression d'être piégé par l'une de ces émissions de malheur où l'on vous ridiculisait devant la planète entière. « Je vous le répète, ce n'est pas une blague, il n'y a rien de plus sérieux. » Elle reporta son regard sur l'homme – d'une beauté à couper le souffle d'ailleurs – et essaya encore d'assimiler les informations qu'il venait de lui livrer. Instinctivement elle replaça ses cheveux derrière ses oreilles alors que ses joues s'empourpraient légèrement. « Pourquoi moi ? Enfin je veux dire… Vous m'avez vue ? Nous sommes à New-York. Des futurs mannequins il y en a à tous les coins de rue. Moi je ne suis qu'une étudiante texane qui ne se maquille même pas en se levant ! » Sa tirade arracha un petit rire à l'homme et Maddie n'en fut que plus embarrassée. Une chose était sûre, elle ne savait pas se vendre. Et tant mieux, ce n'était pas ce qu'elle essayait de faire. Elle essayait de comprendre. Elle tritura nerveusement sa ceinture de cuir râpé alors qu'elle avait de plus en plus l'impression que tous les regards étaient braqués sur elle – ce qui n'était pas le cas, hormis celui de cet homme qui semblait vouloir chambouler sa vie en un claquement de doigts. « Et c'est justement pour ces mêmes raisons que je vous veux. Je suis certain que ma patronne sera de mon avis. Vous êtes brute, vous n'avez pas été façonnée par ce que le monde dicte chaque jour à la une des magazines, et vous ne semblez pas vouloir que l'on vous dicte une conduite à suivre. C'est ce dont nous avons besoin au sein de l'Agence. De la fraîcheur. Du naturel. De la nouveauté. » Il savait parler, c'était indéniable. Mais c'était son métier après tout. Son charisme aussi était plus qu'évident et la jeune femme était hypnotisée par son regard fier et passionné. Elle hochait la tête sans même s'en rendre compte mais ne parvenait pas pour autant à voir les choses clairement, ni même à formuler ses pensées. « Pensez-y, c'est tout ce que je vous demande. Et appelez moi si vous avez la moindre question. » Maddie, toujours aussi déboussolée, opina du chef en le regardant s'éloigner alors que plusieurs femmes se retournaient sur son job – ce qui n'était pas étonnant. Le premier réflexe de la belle fut d'appeler sa mère, qui décrocha dans la seconde comme si elle avait senti que sa fille avait besoin d'elle. Les deux femmes avaient toujours eu un lien extrêmement fort et fusionnel et elle était la seule – ou l'une des seules – à pouvoir l'aider à cet instant. « Maman, un homme vient de m'arrêter dans la rue ! » Elle s'était adossée à un petit muret, les jambes encore tremblantes et s'empressa de compléter son propos pour que sa mère comprenne. « Un chasseur de tête. Enfin je crois que c'est comme ça qu'on les appelle. Il veut que je travaille pour leur agence de mode. En tant que mannequin, maman, tu te rends compte ? Moi ? Mannequin ? » Elle entendit sa mère rire doucement à l'autre bout du fil. Ce simple son vint apaiser le cœur affolé de la jeune femme qui sourit enfin. « Qu'est-ce que je dois faire maman ? » Elle avait besoin d'entendre son avis, elle avait besoin de parler avec elle avant de prendre une décision. Parce qu'elle était sa vie, parce que cette femme avait tout sacrifié pour qu'elle puisse emménager à New-York et poursuivre ses études. Parce qu'elle l'avait même suivie s'installant à Philadelphie (ou les loyers étaient plus abordables) alors qu'elle était amoureuse de sa ville natale au Texas, simplement pour rester proche de sa fille. Maddie n'envisageait pas une seule seconde décider de son avenir sans consulter sa mère. « Ma chérie, tu le sais déjà, au fond de toi. Tu es à l'un de ces carrefours de ta vie où tu dois faire un choix important, mais je veux que tu écoutes ton cœur. Ne pense pas aux contraintes ou aux conséquences. Tu es jeune, profite de tes années d'insouciance pour faire les choix dont tu as envies et pas ceux que tu juges les plus sages. » Dans ces instant-là, Maddie réalisait à quel point elle était chanceuse d'avoir une telle mère, et que si son père n'avait pas su estimer la valeur d'un tel présent, Maddie chérissait chaque moment passé en compagnie de cette femme merveilleuse. « Je t'aime. » Fut la seule réponse qu'elle trouva à donner. Et dans ces quelques mots se cachaient des remerciement, de la gratitude, du respect et énormément d'admiration. Elle raccrocha bien vite pour appeler la seule autre personne dont l'avis comptait pour elle, son meilleur ami. Répondeur. Elle lui laissa un message sans lui dévoiler ce dont elle voulait parler et lui donna rendez-vous dans leur café habituel.

Deux heures plus tard il la rejoignait en terrasse. Elle se leva, fébrile et excitée à l'idée de lui raconter ce qu'elle venait de vivre. Pourtant, au regard qu'il posa sur elle et à l'absence de sourire sur ses lèvres, elle comprit que quelque chose n'allait pas. « James ? » Elle hésitait entre rester debout face à lui pour essayer de capter son regard fuyant, ou se rasseoir parce qu'elle avait le pressentiment que ce qui allait suivre ne serait pas une aussi bonne nouvelle que celle qu'elle avait eue quelques minutes plus tôt. « Je suis désolée Maddie. » Sa voix était voilé d'une tristesse que la jeune femme se mit aussitôt à haïr. Un sentiment la prenait déjà aux tripes, elle savait ce qui allait suivre et elle n'aimait pas ça du tout. C'était comme regarder une voiture foncer vers une falaise et être incapable de l'empêcher de s'écraser en contrebas. Elle avala difficilement sa salive, attendant que le couperet tombe. « Hanna m'a demandé de choisir et… C'est la femme de ma vie Maddie. Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes, ni même à ce qui tu me comprennes, mais je suis obligé de la choisir. » Non. C'était faux. Il n'était pas obligé. Personne ne le forçait à préférer cette fille à elle. Personne. Et c'était ce qu'elle lui aurait hurlé au visage si elle en avait eu la force. Mais qui était-elle pour s'accorder ce droit ? Il avait pris sa décision, elle n'avait pas son mot à dire. Elle attrapa simplement son sac, accrochant pour la dernière fois son regard à celui de son meilleur ami. « J'espère sincèrement que tu ne te trompes pas James. De tout mon cœur. » Parce que si c'était le cas, elle ne serait plus là pour l'accueillir et le réconforter. Il venait de tirer un trait sur elle. Pour toujours. Elle lui tourna le dos avant qu'il ne trouve quoique ce soit à ajouter et ses pas martelèrent le béton brûlant alors qu'elle s'éloignait. Les mains dans les poches, ses doigts rencontrèrent le bout de carton qu'elle y avait enfoui et quelques secondes plus tard elle récupérait son téléphone au fond de son sac. « Monsieur Hupner ? Maddie Cunningham, la jeune fille que vous avez rencontrée toute à l'heure dans… Vous vous souvenez. Bien. J'accepte votre offre. Absolument. J'en suis ravie également. Lundi 9h. C'est parfait. Bonne fin de journée Monsi… Noah. Merci. A lundi. Au revoir. »

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Maddie regardait s'enfoncer dans le trou béant qui lui faisait face, le cercueil abritant la dépouille de sa mère et, avec lui, une partie d'elle-même. En fond sonore, la chanson préférée de cette femme qui était le seule point de repère restant de Maddie. Ses yeux n'étaient pas rougis, son corps n'était pas agité par des sanglots, elle fixait seulement cette boîte de bois, vide de toute émotion. Elle était comme anesthésiée par le chagrin et la douleur. Elle ne se souvenait plus bien comment était arrivée au cimetière, ni même quel jour on était. Elle était déconnectée, perdue et seule. Ses amis l'entouraient sans savoir quels mots choisir. Et les quelques membres restants de sa famille se tenaient à l'écart, trop embarrassés pour faire le moindre geste dans sa direction.

« Que son âme repose en paix à jamais. Amen. »

Le prêtre referma d'un coup sec sa Bible. Maddie sentait son regard peser sur elle. C'était à son tour d'agir. Elle se leva donc, fit un pas en avant vers le cercueil désormais au fond de la tombe et ce fut à cet instant que ses jambes cédèrent. Elle se serait effondrée au sol si deux bras puissants ne l'avaient pas enserrée pour la retenir. Elle leva les yeux pour croiser un regard qu'elle connaissait par cœur. Il était là. Il était revenu, pour elle. Ce fut tout ce qu'il fallait à Maddie lâcher enfin prise et laisser tomber le masque. Des torrents de larmes trop longtemps contenues noyèrent son visage crispé par la douleur. Elle jeta d'une main tremblante la rose blanche qu'elle serrait entre ses doigts depuis le début de la cérémonie et vint se blottir dans les bras de son meilleur ami. « Emmène moi loin d'ici, je t'en supplie. » Sa voix était à peine audible mais le jeune homme l'avait entendue et il la souleva avec aisance du sol – la sachant incapable de faire un pas sans tomber – pour la porter jusqu'à sa voiture.

« Elle est morte. » Cela faisait une heure que Maddie répétait ces trois mots comme une litanie sans fin. Sa voix état calme, comme venue d'ailleurs. James la tenait toujours contre lui sans dire un mot. Il connaissait assez la jeune femme pour savoir qu'elle avait besoin de temps. Il l'avait déjà soutenue quand elle avait du faire le deuil de son père. Un deuil bien différent puisque l'homme n'était pas mort mais avait simplement décidé d'abandonner femme et enfant sans jamais donner de nouvelles ni d'explications. « Il n'est même pas venu… » Quand on parlait du loup. « Je pensais au moins le voir à l'enterrement. » Elle secoua la tête avant de rire doucement comme si cette idée avait été la plus ridicule jamais formulée. La joue collée au torse de son meilleur ami, réglant sa respiration sur la sienne, elle sembla prendre réellement conscience de sa présence et se releva brusquement. S'il était la seule personne qu'elle avait sincèrement espéré voir aujourd'hui, elle n'en gardait pas moins un profond ressentiment à son égard. Et toute la colère qu'elle avait gardée en elle ces derniers mois pu enfin s'exprimer. Ses traits s'étaient soudainement déformés alors qu'elle plantait un regard noir, et désormais sec, dans celui de James.

« Qu'est-ce que tu fous ici d'ailleurs ? » Son ton était glacial, tranchant, alors qu'elle se souvenait de leur dernière entrevue plus d'un an avant. « Et ta fiancée ? Elle sait que tu es là ? Non parce qu'il ne faudrait pas qu'elle pense que j'utilise ma mère morte pour te récupérer hein ! » James n'avait pas bougé, ni même esquissé la moindre réaction. Comme s'il attendait simplement que l'orage passe. « Non mais sérieusement James, dix huit mois ! Ca fait dix huit mois que tu ne m'as pas adressé un seul mot et tu vas rester là à me fixer sans rien dire ? Tu aurais tout aussi bien fait de ne pas venir ! » Ce qui était faux. Sa simple présence lui avait toujours suffit. Il était le seul réconfort dont elle avait besoin aujourd'hui. Elle le savait, il le savait, mais aucun ne se hasarda à en faire mention. « Maddie. » Enfin le son de sa voix. La jeune fille réalisa à quel point cette voix, ce visage, lui avaient manqué et aussi brusquement qu'elle s'était levée deux minutes plus tôt, elle retrouva la chaleur des bras de son meilleur ami. Ils avaient beaucoup à se dire, beaucoup de choses à régler, mais pour le moment elle voulait simplement profiter de la seule et unique présence capable de la faire se sentir en sécurité alors que tout s'effondrait autour d'elle.

Scarlett Haestings a écrit:

Je sais même pas pourquoi on vous fat une ouverture VIP, vous avez tous terminé vos fiches

Madeline Cunningham a écrit:

Si ça peut vous rassurer je n'ai pas commencé la fiche de mon DC

Scarlett Haestings a écrit:

Je sais même pas pourquoi on vous fat une ouverture VIP, vous avez tous terminé vos fiches