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 #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg

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Ned Norton

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MessageSujet: #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg   #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg Icon_minitime1Lun 29 Aoû - 8:24

Le lait se déversa dans le verre en projetant ses gouttelettes sur le plan de travail et sur l’avant-bras qui était appuyé sur le rebord. Comme à chaque fois, avec ce système de carton, il était impossible de verser sans en mettre partout et Ned reposa la boite avec un soupir en contemplant les éclaboussures. Quoi qu’il fasse, qu’il penche légèrement le carton ou qu’il y aille franco, le résultat était le même, il se retrouvait à éponger toutes les surfaces qui avaient été touchées par le liquide. Abandonnant son verre le temps de quelques secondes, Ned attrapa un bout de chiffon et entreprit de frotter tout ce qui lui tombait sous les yeux, à commencer par les perles qui constellaient son bras hâlé. Il s’empara ensuite de son verre et alla au salon. Son laptop était posé sur la table de salon, de façon à ce qu’il fasse mine de travailler tout en ayant l’occasion de jeter un coup d’œil sur ce qu’il se tramait dans le loft d’en face. Les immeubles étaient en effet disposés d’une telle façon que de sa pièce principale, Ned avait une vue imprenable sur l’atelier de son voisin. Voisin qui n’avait pas manqué de lui taper dans l’œil dès le premier regard. Depuis, c’était devenu une habitude, l’autre semblait tellement inconscient d’être un spectacle à lui tout seul et, bien que Ned culpabilise parfois en se disant qu’il était un peu pervers de profiter de sa vue, le jeune web designer était tout simplement incapable de continuer à vivre son train-train quotidien comme si de rien n’était. S’il tâchait de ne pas rester planté derrière sa baie vitrée, il faisait toujours en sorte de pouvoir regarder à une vingtaine de mètres de là si l’envie l’en prenait – c’est-à-dire trop souvent sur une journée pour qu’il puisse compter. Aujourd’hui ne faisait pas exception.
Ou presque.
Alors qu’il se rasseyait à sa place initiale en sirotant son verre de lait – une habitude qui ne l’avait jamais quitté et qui remontait à sa plus tendre enfance – il faillit recracher la gorgée qu’il avait en bouche. Son voisin n’avait pas bougé de son atelier durant les quelques minutes qu’il avait mises pour aller chercher son verre, mais celui-ci avait tout de même eu le temps de se dévêtir à moitié, exposant à présent un torse que Ned aurait qualifié, sans hésitation, de parfait. Hypnotisé par cette vision, le jeune Norton resta immobile quelques secondes. Le lait se réchauffait peu à peu et perdait donc de sa saveur aux yeux de Ned, mais c’était bien le cadet de ses soucis alors que son corps en plein émoi absorbait chaque seconde de ce moment. Lorsqu’il bougea, ce fut avec une extrême lenteur, pour poser son verre sur la table, comme s’il craignait qu’un mouvement brusque attire l’attention de son crush. Ah ! Quelle tête ferait-il s’il était surpris à baver ainsi sur un parfait inconnu ! Et tout à coup, cette notion d’‘étranger’ devait cesser. C’était une certitude. Laissant tout en plan, Ned sauta par-dessus le fauteuil et traversa la pièce, puis le couloir, puis le hall. Il ouvrit la porte et prit tout juste le temps d’empoigner ses clefs avant de fermer d’un coup sec dans son dos. Il fallait qu’il agisse maintenant, avant que son cœur ne se mette à palpiter davantage, avant que sa raison ne revienne au galop et le dissuade de faire cette folie. Mais Ned associait la semi-nudité provocatrice – si seulement ! – de son voisin comme un signe. Il devait cesser sa mascarade. Depuis le temps qu’Emma lui intimait d’agir, d’aller parler à son béguin et qu’il refusait catégoriquement sous prétexte qu’il ne savait même pas quoi lui dire. Comme si ça l’avait arrêté auparavant ! L’ascenseur ne fut pas un obstacle, il était à l’étage de Ned quand il y parvint et comme la porte s’ouvrait devant lui, son cœur se troua d’angoisse. Il se trouvait ridicule mais ne pouvait empêcher ces sensations de l’envahir. Ce n’était pourtant pas parce que son voisin avait l’air d’un beau gosse qui se la pète et qui allait le jeter à la première tentative, mais il ne pouvait stopper cette impression d’être un adolescent en émoi. La sonnette qui annonçait l’arrivée au rez-de-chaussée eut un effet dévastateur sur Ned qui s’efforça de garder le rythme, de peur de se dégonfler. Il sortit du building, longea la façade, traversa la rue et pénétra dans l’immeuble suivant. Il se hâta dans le hall et s’approcha des sonnettes pour tenter de deviner le nom du bel étranger. Une dizaine de noms le narguaient alors qu’il tentait de se souvenir à quel étage il vivait. Son cerveau semblait avoir du mal à fonctionner correctement et finalement il se rappela et suivit la ligne du doigt. Nerveux, les mains moites, il pressa la première sonnette et une voix féminine répondit. Sans même prendre la peine de s’excuser, il pressa le bouton suivant et cette fois, un homme demanda qui était là. La voix lui semblait décidément trop bourrue pour appartenir à l’homme de ses rêves et une nouvelle fois Ned poursuivit son chemin, quitte à ce qu’on vienne le houspiller en croyant qu’il s’amusait à sonner à tous les appartements. Ce qui, en soi, était le cas, mais comment pourraient-ils comprendre la folie qui l’avait prise cinq minutes plus tôt ? Pressant la sonnette qui jouxtait le nom Rosenberg, Ned sentit sa gorge s’assécher en attendant une réponse.
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MessageSujet: Re: #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg   #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg Icon_minitime1Lun 29 Aoû - 12:26

Seul face à l'immense fresque qui occupait un mur entier de son atelier, Eli était excité comme un gamin à qui l'on avait promis le dernier jouet à la mode. Au milieu de la pièce traînait un gros sac de toile qu'il avait reçu cet après-midi, envoyé de Turquie. Le postier n'avait d'ailleurs pas mâché ses mots en commentant le poids considérable du colis, et sa provenance « douteuse ». Eli mettait ça sur la paranoïa des services américains sur tout ce qui venait du Proche-Orient, et ne s'en était pas formalisé. Il n'avait pas pu l'ouvrir tout de suite et ses mains tremblaient d'excitation alors qu'il dénouait avec des gestes précis le précieux chargement. Enfin, le sac s'ouvrit et Eli sentit son coeur s'emballer devant ce qui devait paraître comme totalement incongru à une bonne partie de la planète. C'était du bleu. Du bleu en poudre. Mais ce n'était pas n'importe quel bleu. C'était une couleur à la fois profonde et légère, un mélange de clair-obscur. C'était la couleur du ciel, et il l'avait entre ses doigts. Avec un plaisir tactile, il plongea sa main dans la poudre bleue et la laissa glisser le long de ses doigts. Il s'absorba quelques secondes dans la contemplation de sa précieuse couleur, puis un regard à la fresque défraîchie lui rappela qu'il n'avait pas commandé ces pigments pour tout plaquer et partir vivre sur Pandora avec ses potes les Nav'ii. Il se redressa et se frotta les mains sur son tee-shirt blanc, presque machinalement, et ne se rendit compte de son erreur que lorsqu'il découvrit les larges traces bleues qu'il y laissait. Presque automatiquement, son regard se porta vers l'appartement en face de lui. Ce réflexe surprit Eli. Il n'avait pas besoin de l'assentiment de son voisin pour pouvoir se balader à poil (enfin presque) chez lui, et pourtant ... Il ressentait comme une angoisse depuis leur dernier échange. Il aperçut rapidement l'inconnu dans son salon, et il ne semblait pas prêter attention à lui. Eli en profita pour ôter rapidement son tee-shirt. Peut-être qu'il était le pervers en réalité, et que son voisin ne pensait pas du tout à le mater par-derrière la fenêtre.

Eli replongea ses mains dans la poudre couleur azur. Il les trempa dans l'eau et dès qu'il apposa ses mains sur la fresque pour reproduire les délicats nuages, il s'efforça d'ignorer les larges fenêtres qui donnaient sur les siennes. Peu à peu, tout disparut autour de lui. Faire abstraction de tout ce qui se passe autour. Oublier le bruit de la rue. Désormais dans son monde, Eli ne vit pas son voisin le mater comme c'était pas permis puis disparaître comme une tornade de son appart'. Il était trop occupé à passer minutieusement ses mains sur les craquelures de la peinture pour les couvrir d'une première couche de bleu. Sans s'en rendre compte, il avait troqué sa figure humaine contre une allure quasiment schtroumpfesque, mais ça n'avait aucune importance, puisqu'il n'attendait personne et que personne ne l'attendait. Du moins, en théorie. La pratique se révéla tout autre. Un coup de sonnette appuyé le fit sursauter. « Putain de merde, fais chier. » lâcha-t-il d'instinct. Eli tenait à sa tranquillité et il tenait à ce que les autres la respectent aussi. Visiblement, l'humanité toute entière se liguait contre lui. « J'arrive, j'arrive. » murmura-t-il à l'égard de sa future victime. Il parvint jusqu'au petit hall de son appartement, et appuya sauvagement sur l'interphone comme si la malheureuse machine était responsable. « Je vous préviens que si c'est pas pour m'annoncer que j'ai gagné au Loto, va vous falloir de bons arguments pour que je vous laisse monter. » Si seulement il avait su les 'arguments' du mystérieux indésirable, il aurait peut-être été plus aimable ...


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MessageSujet: Re: #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg   #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg Icon_minitime1Mer 31 Aoû - 21:22

Le silence et l’attente qui suivirent furent une véritable torture. Peut-être que le résident n’était pas présent ; il travaillait ou était parti faire une course. Devait-il donc continuer à presser les boutons, les uns après les autres ? Et s’il ne répondait pas ? Après tout, il travaillait dans son atelier, écoutait peut-être de la musique et n’avait pas entendu le coup de sonnette. Ou bien il ne daignait pas répondre, tout simplement, parce qu’il était désireux de rester dans une optique créative, Ned ne pouvait que le comprendre pour ressentir ce même besoin quand il avait besoin d’un minimum de concentration. Soupirant d’exaspération, il se laissa aller vers l’avant et reposa quelques secondes le front pressé contre le mur. Une douce fraicheur en émanait et cela calma un tantinet la chaleur et la sensation d’être rouge pivoine qui tiraillait le jeune web designer. C’est un déclic qui annonça la réponse et Ned se redressa instinctivement, le cœur repartant de plus belle alors qu’il fixait l’interphone comme si c’était le Messie. « Je vous préviens que si c'est pas pour m'annoncer que j'ai gagné au Loto, va vous falloir de bons arguments pour que je vous laisse monter. » Si le timbre n’était pas familier, cela n’empêcha pas pour autant Ned d’associer cette voix à son voisin. La gorge sèche, les yeux écarquillés, il fixa l’interphone comme si celui-ci allait lui sauter à la gorge. Que faire à présent ? Il n’avait rien planifié, il avait agi avec spontanéité et cet élan lui revenait maintenant à la figure, le figeant, le paralysant dans un hall d’immeuble. Il n’avait quelques secondes – et elles étaient cruciales – pour changer la donne et il maudit sa capacité à lancer des répliques à tout va qui lui faisait faux bond lorsqu’il en avait le plus besoin. Fermant les yeux, rien qu’un instant, il prit une profonde inspiration et lâcha la seule réponse qui lui venait à l’esprit, aussi stupide soit-elle à ses yeux : « Pour le Loto, je ne sais pas, tout est possible, mais si vous me laissiez monter, je pense que j’aurais les arguments pour que vous ne regrettiez pas de m'avoir ouvert... » Lamentable ! Il allait le prendre pour un fou, ou pire, fermer ses rideaux à chaque fois qu’il travaillerait. Se mordillant la lèvre, il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais une porte s’ouvrit et il s’en abstint, détournant la tête comme s’il craignait qu’on s’intéresse à lui plus que de raison. Le résident, un homme âgé qui ne marchait que grâce à l’aide d’une canne, traversa lentement le hall et mit une éternité à atteindre l’autre porte. Ned l’aurait bien porté jusque dehors pour qu’il disparaisse, tiens. C’est donc un ton en-dessous de la normale qu’il s’adressa à l’appareil, s'approchant de celui-ci pour être certain d'être entendu : « J’espère que l’oiseau vous a plu, je ne suis pas ornithologue, je n’y connaissais pas grand-chose, la vendeuse m’a dit qu’il était le meilleur chanteur du magasin… » Un grincement dans son dos lui fit tourner la tête et il vit le vieil homme qui l’observait d’un air soupçonneux. Ses sourcils broussailleux se rejoignaient, lui donnant un air encore plus bougon qu’en temps normal. Ned lui décocha un sourire poli en hochant la tête puis revint à ses moutons. Ou son mouton, plutôt. Il tâchait de l’imaginer, torse nu, penché sur l’interphone, avec un air délicieusement courroucé sur le visage. Ah ! Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour assister à une scène pareille ! Elle était digne d’un film romantique. Emma aurait adoré. Emma adorerait, d’ailleurs, quand il lui exposerait tous les détails de sa folie, dans l’hypothèse, évidemment, que sa témérité ne soit pas récompensée par un nouveau déclic qui signifierait que l’autre avait raccroché, lui ôtant toute chance de rattraper cette maladresse. Il ne s’était écoulé qu’une minute ou deux depuis qu’il avait poussé la porte de l’immeuble mais le temps semblait s’étirer dans ce hall désert – la porte s’étant enfin refermée sur le résident suspicieux. Il n’avait même pas réalisé qu’il tapait nerveusement du pied et qu’il avait les mains moites.
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MessageSujet: Re: #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg   #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg Icon_minitime1Lun 5 Sep - 23:50

Elie pensait qu'avec un tel accueil, il aurait fait fuir l'importun. Après tout, n'importe qui se serait carapaté en grommelant après un tel rustre. Satisfait, il allait donc s'éloigner de l'interphone pour retourner s'amuser avec ses pinceaux, tout seul, quand le grésillement caractéristique de l'interphone mal entretenu (à qui la faute, on se le demande) retentit de nouveau, et que la voix qui s'en échappa le foudroya aussi sûrement que s'il avait été frappé par un éclair. « Pour le Loto, je ne sais pas, tout est possible, mais si vous me laissiez monter, je pense que j’aurais les arguments pour que vous ne regrettiez pas de m'avoir ouvert... » Sous le choc, Eli resta d'abord muet. Cette voix, il la reconnaissait parfaitement. Son coeur se mit alors à battre ridiculement vite, et il eut alors comme la curieuse impression qu'il perdait ses moyens, chose qui ne lui arrivait que rarement. Voire jamais. Le sous-entendu que le jeune homme qui attendait en bas avait mêlé à ses paroles n'en finissait pas de le troubler. De quels 'arguments' parlait-il au juste ? Paumé devant son interphone, Eli fixait le petit boîtier métallique comme s'il suffisait d'attendre pour qu'une solution lui tombe tout cuit dans le bec. Il n'était pas préparé, pas préparé du tout. « J’espère que l’oiseau vous a plu, je ne suis pas ornithologue, je n’y connaissais pas grand-chose, la vendeuse m’a dit qu’il était le meilleur chanteur du magasin… » Okay, cette fois, Eli ne put s'empêcher de piquer un fard monstrueux et se mordit la lèvre. Son voisin aurait pu sortir n'importe quelle connerie que l'artiste aurait trouvé sa voix sexy. C'était absolument pitoyable, il l'admettait. Et s'il avait voulu conserver son orgueil de paon intact, s'il avait vraiment voulu se draper dans son insensibilité d'arrogant mal-luné, il n'aurait même pas daigné répondre et aurait refermé l'interphone, pour ainsi couper court aux ardeurs téméraires de son joli voisin. Seulement, la volonté de fer qu'Eli se targuait de posséder connaissait quelques défaillances, et comme dans un rêve, il s'entendit répondre : « Euh ... (quelle éloquence !) Je vous ouvre. Quatrième étage, dernière porte au fond du couloir. Elle sera entrouverte. » Et l'interphone grésilla une dernière fois, avant qu'il ne le referme.

Maintenant, tout était question de temps. L'ascenseur avait toujours des ratés et avec un peu de chance, l'inconnu prendrait l'escalier, ce qui lui laisserait, quoi ... Cinq, sept minutes grand maximum pour prendre une douche douche et enfiler un tee-shirt qui ne donnait pas l'air d'être passé dans un rouleau-compresseur. Sans réfléchir davantage, et tout en s'insultant de tous les noms, Eli bondit jusqu'à sa chambre (en manquant de se casser la gueule), se précipita jusqu'à son armoire, en sortit un tee-shirt noir qu'il jugea potable et fila derechef sous la douche la plus rapide sa vie (lui qui d'habitude y passait des heures puisqu'il vivait seul et que personne ne pouvait râler sur sa consommation d'eau). Son coeur cognait violemment dans sa poitrine, il avait les jambes tremblantes et ... raaaaah, pourquoi est-ce qu'il réagissait d'une façon aussi conne ? Après tout, ça ne voulait peut-être rien dire. Il voulait peut-être simplement prendre des nouvelles de l'oiseau. Oui, c'était certainement ça. Ils auraient une franche et innocente discussion ornithologique et chacun repartirait tranquillement chez soi avec la certitude que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sur ces réflexions rassurantes, il sortit de la douche (quatre minutes et cinquante-sept secondes de récurage intense) et se lança un regard angoissé dans le miroir embué. Bon, il avait trente ans, il était encore tout à fait présentable si l'on exceptait cette petite tâche bleue au niveau de sa tempe droite qui refusait de partir malgré ses efforts. Ca donnait un style, c'était ce qu'il fallait se dire. Du moins il tenta de s'en convaincre et se rhabilla prestement avant de s'appliquer à se donner un air cool et tout à fait détendu avant que son voisin n'arrive. Surtout, rester naturel, se montrer agréable, et surtout pas grincheux, mal luné ou misanthrope. Bon sang, il avait oublié combien ça pouvait être difficile ... Faisant les cent pas dans son hall minuscule, les cheveux encore mouillés et ébouriffés, Eli prenait conscience qu'il flippait à mort et c'était le genre de choses qui ne faisait que rajouter à son angoisse.
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Ned Norton

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MessageSujet: Re: #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg   #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg Icon_minitime1Dim 18 Sep - 2:36

Avec le silence, il avait l’impression de sentir son cœur cogner dans sa cage thoracique. Les battements caverneux résonnaient dans son oreille et dans le hall désert alors qu’il fixait le boitier comme s’il était sur le point de le trahir. Et s’il se mettait à dérailler ? Et s’il ne fonctionnait plus ? Et si son voisin refusait tout simplement de l’écouter ou de le voir ? Cette perspective, il ne l’avait jamais réellement envisagée. Par excès de confiance en lui ? Parce qu’il ne pouvait imaginer que cette attirance ne soit pas réciproque ? Il n’en savait rien. Il avait simplement reporté ce moment jusqu’à ce qu’il ne sache plus se tenir à distance et le voilà qui avait été pris d’une frénésie irrépressible. Des échecs amoureux, il en avait pourtant connus. Tout comme il lui était arrivé d’être éconduit pour une raison x ou y. Mais son émoi n’avait jamais été tel que celui-ci et il lui paraissait donc inconcevable que cette histoire potentielle meurt dans l’œuf, sans même avoir eu l’opportunité d’être lancée. Et si c’était le cas ? Il ne lui resterait plus qu’à déménager, se dit-il, même si cette pensée le fit rire aussitôt qu’elle lui eut traversé l’esprit. Voilà qu’il envisageait la fuite s’il rencontrait un mur. Quelle bonne blague ! Mais une chose était sûre : il aurait beaucoup plus de mal à rester dans son salon en sachant que l’homme sur lequel il fantasmait depuis un bon moment ne voulait pas entendre parler de lui. Et qui le blâmerait après une entrée en matière comme celle que Ned venait d’utiliser. Ah ! Il maudissait déjà ses répliques, tant elles étaient stupides et inappropriées. Le soupir qu’il laissa échapper ne parvint pas à alléger l’écrasement qu’il ressentait au niveau de son torse. C’était comme si l’attente était une réelle torture, elle oppressait ses poumons, son ventre et sa gorge s’en retrouvait serrée d’appréhension. Une petite voix dans sa tête tentait de le raisonner mais tout ce qu’il s’entendait penser était : « allez, ouvre-moi, tu ne vas pas le regretter. Oublie ma bêtise, ouvre-moi… » dans une supplique muette. « Euh… » L’espoir revint et Ned se mordilla l’intérieur de la joue, au comble de l’impatience. « Je vous ouvre. Quatrième étage, dernière porte au fond du couloir. Elle sera entrouverte. » Le cœur de Ned s’éteignit ou s’arrêta de battre quelques secondes, il n’aurait su le dire, alors qu’une sonnerie lui indiquait que la porte était ouverte. Il s’engouffra dans l’immeuble et malgré la fraicheur du hall, il ne parvint pas à chasser cette sensation de chaleur qui lui cuisait le cou et les joues. Il s’approcha de l’ascenseur pour constater que celui-ci grimpait et avec la malchance du jeune Norton, il allait atteindre le sommet de l’immeuble avant de faire machine arrière. Aussi valait-il peut-être mieux pour lui qu’il emprunte les escaliers. Il entama son ascension avec la ferme attention de ne pas arriver tout en sueur – merci l’odeur et la première rencontre. Et puis, cela lui donnerait l’occasion de trouver quelques répliques qui passeraient mieux que ce qui lui avait traversé le hall dans l’entrée. Note qu’il n’avait pas trop à se plaindre, l’artiste lui avait ouvert, ce qui était un bon début, au vu des circonstances. Maintenant, il fallait marquer quelques points pour ne pas faire tout éclater avant même de commencer. Chaque étage parcouru le rapprochait de son objectif et avec lui venait l’anticipation mais également l’excitation. Un sourire lui chatouillait les lèvres alors qu’il traversait le deuxième étage et continuait à suivre les marches. L’image furtive de son voisin à moitié nu lui revint en mémoire et il dut s’arrêter pour calmer l’élan d’affection irraisonnée qui lui traversa le cœur. Il était tellement beau et innocent à la fois. Comme s’il n’avait pas conscience de toute la séduction qu’il dégageait. Ned attendit d’avoir retrouvé un minimum de contenance avant de reprendre sa route. Le troisième étage lui passa sous le nez et le couloir, la dernière ligne droite, du quatrième étage s’élança devant lui alors qu’il répétait tout bas les instructions du bel inconnu. « Dernière porte au fond du couloir… entrouverte… » Un rai de lumière lui indiqua qu’il approchait de son but et alors qu’il atteignait le seuil de l’appartement, ses membres s’étaient liquéfiés. Ses entrailles ne ressemblaient plus à rien. « Toc toc ? » s’entendit-il dire pour s’annoncer alors qu’il frappait doucement sur la porte, l’ouvrant un peu plus pour faire un pas dans le hall. Son regard tomba presque immédiatement sur la silhouette tant rêvée et il ne put s’empêcher de l’observer de haut en bas alors qu’il le voyait de si près pour la première fois. Encore plus beau que dans ses rêves, il dégageait une propreté nette et un parfum de douche fraiche. « Ned Norton » se présenta-t-il en tendant la main, à défaut de savoir quoi faire d’autre. « Je suis votre voisin d’en face. » Comme si c’était utile de le préciser.

et encore mille fois désolée pour le temps d'attente..
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Eliezer Rosenberg

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MessageSujet: Re: #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg   #726 ஜ « All I can say is it was enchanting to meet you » feat. Eliezer Rosenberg Icon_minitime1Lun 19 Sep - 11:32

Un instant, Elie fut tenté de s’enfermer à double-tour dans son appartement et de ne plus jamais en ressortir. Un brusque accès de panique venait de le submerger, imparable, dévastateur. Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas se lancer dans quelque chose de nouveau, puis il n’en avait même pas envie après tout, c’est vrai quoi, il lui forçait la main le joli voisin d’en face ! Il était trop vieux, pas assez branché, il était très content tout seul et il allait finir sa vie tel un moine ayant fait vœu de chasteté. Il adorait sa vie et personne n’avait le droit de tout chambouler toutes ses certitudes, comme ça, sans demander sa permission express. Pourquoi est-ce qu’il avait ouvert ? Eli n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait dire ou faire. Si ça se trouve, il allait rester stupidement béat et il n’aurait plus qu’à mourir de honte une fois le voisin parti en courant devant un tel ahuri. D’ailleurs, sans s’en rendre compte, Eli avait véritablement pris l’allure d’un crétin profond : il tournait sur lui-même au milieu de son hall, murmurant des trucs incompréhensibles du genre « je suis fou » ou « je me hais », tout en tentant d’amoindrir son stress aux moyens de moulinets douteux qu’il effectuait avec ses bras. Ca ne servait strictement à rien et il le savait parfaitement, seulement, ça ne l’empêchait pas de continuer sa danse anti-stress stupide. Et il aurait certainement poursuivi son rituel vaudou s’il n’avait pas perçu au bout du couloir les craquements significatifs du parquet qui annonçaient quelqu’un. Il s’immobilisa aussi sûrement que s’il avait été pétrifié par la foudre et retint son souffle. Son cœur allait éclater, ce n’était pas possible autrement. Ce qu’il pouvait se sentir immature et stupide et con et bête. Lui qui d’habitude se sentait si sûr de lui, quoiqu’il arrive ... Seulement là il était désarçonné. Il n’avait pas le contrôle. Et il fallait qu’il se reprenne. Bien décidé à récupérer le contrôle de son corps, il s’épousseta fermement, se donna une claque et fixa la porte entrouverte comme si un diable allait l’ouvrir d’un instant à l’autre. Les pas se rapprochaient. Elie prit conscience qu’il aurait l’air idiot si l’inconnu ouvrait et qu’il le trouvait planté là, à attendre sa venue comme la dernière des pucelles. Aussi, il fit mine de ranger les papiers qui se trouvaient sur son étagère (tiens, il n’avait pas payé l’électricité, il faudrait y penser) et appliqua un air très absorbé sur son visage. Enfin, jusqu’à ce qu’on toque à la porte. « Toc toc ? » Son cœur s’arrêta de battre. La porte s’entrouvrit légèrement, et il continua de faire semblant d’être incroyablement concentré sur ses relevés de banque, jusqu’à ce l’intrus mette entre franchement dans son appartement.

Enfin, Eli daigna le regarder. Et la première chose qu’il nota fut – à son plus grand désespoir – que le jeune homme était carrément son type, furieusement sexy, avec une bouche qui promettait des sourires en coin à se damner. Ce qui rendait la tâche encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà. Il se tourna vers lui, faisant du mieux qu’il pouvait pour afficher cet air détaché, voire légèrement blasé (du genre « oh, vous ici ! vous savez, j’ai tellement l’habitude ... ») sur son visage tandis que le jeune homme lui tendait la main en se présentant. « Ned Norton. » Eli ignorait pourquoi mais il sentait que ce nom allait hanter ses jours et ses nuits pour les semaines à venir ... « Je suis votre voisin d’en face. » Eli ne put s’empêcher d’esquisser un sourire et pour le ravaler, il se mordit la lèvre. « Je sais qui vous êtes, je me rappelle très bien de quand vous avez fait fuir mon oiseau. » Il avait dit ça d’un ton légèrement moqueur, sans animosité, juste avec assez de verve pour que Ned comprenne qu’il n’avait pas à faire avec le premier bellâtre venu. Il lui serra la main et bon sang, qu’il avait la peau douce et chaude et agréable et ... Eli se racla légèrement la gorge. « Je suis Eliezer Rosenberg. Enfin Eliezer. Enfin Eli. Parce qu’Eliezer c’est atroce. Enfin voilà. » Pi-to-ya-ble. Ou assez mignon, dans le style du trentenaire timide. Du coup, son entrée en matière de beau gosse ténébreux tombait à l’eau. Il se promit de se rattraper durant la soirée. Si soirée il y avait, bien entendu. Mais comment aborder le sujet sans que l’autre n’y voie de la séduction dissimulée (ce qu’il voulait à tout prix éviter) ? « Vous savez que c’est quand même assez suspect d’inviter quelqu’un par cage interposée, même si l’oiseau est bon chanteur. » Comme ça. Eli avait qualifié son voisin d’énergumène sans vraiment le dire, mais il avait eu la justesse de penser à adoucir ses propos par un sourire – un peu ironique cela dit. Il ne voulait pas prendre le risque de se casser les dents sur quelque chose qui n’en valait pas la peine. Sans le voir vraiment, il avait souvent aperçu une jeune femme blonde dans l’appartement en face et son voisin en semblait très proche. Pas question que Ned joue avec lui comme ça. Alors il restait sur la défensive. Il ne se détendrait pas avant d’avoir eu des réponses à ses questions, non mais sans blague. « Mais bon, j’accepte. » Nouveau sourire délicieusement narquois. C’était une façon de dire, aussi élégamment que possible : allez, ouste, on sort de mon espace vital et on va le boire ce verre avant que je ne change d’avis !
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