RHETT • i'll be there for you.

I'll be there for you.

Installée sur le canapé avec un petit Ethan inconsolable dans ses bras, Emma avait les yeux figés sur l'horloge. Elle voyait les minutes passées avec une vitesse affolante, et une lenteur incroyable à la fois. Il était une heure et demi du matin, et tout le monde devrait être levé pour sept heures et demi. Pourtant, la jeune femme pouvait parier qu'elle n'était pas prête d'aller dormir. Malade d'une varicelle épouvantable, comme elles le sont toujours pour des enfants en bas âge en réalité, son fils ne dormait quasiment pas depuis maintenant trois jours, et Emma encore moins puisque lorsqu'elle n'était pas entrain de s'occuper de lui ou au travail, elle s'inquiétait. Elle passait une bonne partie de sa nuit à l'observer, afin d'être certaine qu'il ne se gratte pas et donc ne garde aucune cicatrice de cette « maladie à pois » comme il l'appelait. Par chance, la jeune femme l'avait eu vers l'âge de seize ans – ce qui aurait pu se révéler dangereux si elle n'avait pas eu un médecin aussi incompétent, la maladie devenant plus dangereuse avec l'âge -, et pouvait donc de s'occuper d'Ethan comme il se devait. Elle n'aurait jamais supporté d'être loin de lui dans un moment pareille – même si cela impliquait ne pas voir la moitié de ses amis qui étaient passé à travers les mailles du filet. L'enfant finit par s'endormir au bout d'un trop long quart d'heure, et alors que la jeune femme espérait avoir quelques secondes de répit, son portable se mit à vibrer. Inquiète d'un appel aussi tardif, elle vérifia qui lui téléphonait, et décrocha. « Rhett ? Tout va bien ? » Elle était habitué aux appels tardifs de ce dernier. Cette année plus que jamais, les problèmes avec sa famille semblait se multiplier, et son frère jumeau n'était pas toujours disponible. Emma étant sa confidente depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvenait, était donc devenu le bureau des pleurs. Cela ne lui posait pas de problème outre mesure. Elle éprouvait une sincère affection pour le jeune homme qu'elle considérait comme son petit frère à force des années passées à le côtoyer. Mais ça, elle s'abstenait bien de le dire à son « vrai » frère, Jeremiah, qui ne manquerait pas de faire une crise de jalousie si il venait à apprendre une telle chose. « Pas vraiment. Je peux passer ? » Passant une main sur son visage, elle hésita quelques secondes. Elle n'aspirait sincèrement qu'à aller se coucher. « Hm.. Tu as déjà eu la varicelle ? » Il acquiesça, et elle lui dit donc que oui, il pouvait venir. Le faisant promettre de faire sonner son téléphone plutôt que de sonner à la porte, elle raccrocha puis conduit Ethan dans son lit où il serait sans aucun doute installé plus confortablement. Les cartons n'étaient même pas encore tous déballés dans cette maison que la jeune femme avait acquis quelques semaines auparavant, mais elle s'était concentrée sur la chambre de son fils avant tout autre chose. Elle pouvait vivre dans ses cartons, mais lui avait besoin d'une chambre bien à elle – comme son frère, d'ailleurs, qui semblait ne s'être préoccupé que d'installer sa chambre avant de daigner proposer son aide pour le reste de la maison. En passant devant la chambre de ce dernier, elle ouvrit la porte avec précaution, et remarqua qu'il semblait dormir comme un bébé – et seul, conformément aux règles qu'elle avait instauré.

Après s'être fait un café, la jeune femme commença à déballer les cartons. Quitte à être épuisée le lendemain, autant que ce soit une bonne raison. Elle n'alla cependant pas très loin puisqu'elle tomba sur l'un des albums d'Ethan qu'elle remplissait depuis sa naissance. Elle s'octroya le droit de les regarder, profitant de ce moment de calme dans sa maison. Sirotant son café en même temps, elle sourit aux souvenirs qui lui revenaient en mémoire à chacun des pages qu'elle tournait. Qu'est-ce qu'il pouvait grandir vite... Il avait désormais l'âge mental de son oncle, et ne tarderait probablement pas à le dépasser en sagesse, non pas que cela soit bien difficile. Elle eut un léger sursaut lorsque son téléphone vibra, et après avoir enfoncé ses pieds dans d'agréables chaussons, elle alla ouvrir la porte. Voyant l'air profondément dépité de son ami, elle le prit dans ses bras quelques secondes pour le saluer, et lui permit d'entrer. Emma n'avait même pas remarqué que la pluie innondait la rue avant d'ouvrir la porte. « Tu veux boire quelque chose de chaud ? Tu es trempé. » dit-elle alors qu'elle cherchait une serviette dans ses cartons. Elle lui balança la serviette, un sourire sur le visage. « Sèche-toi vite. On dirait un chien mouillé. » lança-t-elle alors qu'elle mettait de l'eau à chauffer pour préparer une quantité plus importante de café – et du thé, ou chocolat selon son choix, voire même du lait chaud. A cette heure-ci, c'était le minimum vital.